Mohamed Rahmoune est directeur des systèmes d’information chez Fitness Park. Il revient sur l’ambitieux programme de transformation digitale mis en oeuvre au sein du groupe, afin d’offrir une expérience optimisée aux collaborateurs et aux clients. Cette stratégie permet aujourd’hui à l’entreprise d’atténuer l’impact de la crise sanitaire, dans un secteur touché par les restrictions. (Photo A.Chandeze)

CIO : pour commencer, pouvez-vous nous présenter le groupe Fitness Park ?

M. Rahmoune : le groupe Fitness Park regroupe plusieurs enseignes de clubs de sport : la marque éponyme, Clubmoving et FitLane. L’entreprise existe depuis 35 ans, mais a été renommée en 2019 pour mettre en avant l’enseigne la plus répandue, Fitness Park, qui représente 90% de nos salles. Nous sommes aujourd’hui présents dans 5 pays et employons 1300 collaborateurs, pour un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros. En comptant les salles à l’étranger, notamment au Portugal et en Espagne, nous possédons aujourd’hui un réseau de 250 salles, avec un positionnement sur le mid-market. Nos clubs vont de 1000 m² jusqu’à plus de 3500 m² pour les plus grands.

CIO : en tant que DSI, vous êtes membre du Comité de Direction. Quel rôle joue votre direction au sein du groupe ?

M. Rahmoune : la DSI est un partenaire du Comité de Direction, chargé d’accompagner les décisions stratégiques du groupe. Les clubs de sports attirent de plus en plus d’adhérents, mais le taux de pénétration du marché français est encore en deçà par rapport à d’autres pays européens. Pour séduire un public plus large, Fitness Park cherche à proposer une expérience personnalisée à ses adhérents. Mon rôle est d’aligner les outils numériques et les services IT sur cette stratégie. La DSI compte une trentaine de collaborateurs dont des prestataires externes pour le développement.

CIO : en 2019, vous avez démarré un grand programme de transformation digitale pour remplacer l’outil de gestion des clubs. Quels étaient les principaux enjeux et comment avez-vous procédé ?

M. Rahmoune : quand j’ai rejoint le groupe en décembre 2018, Fitness Park avait déjà initié une réflexion sur la transformation digitale, avec un certain nombre de problématiques identifiées. Le premier enjeu concernait la centralisation de la base client. À ce moment-là, chaque club gérait sa propre base sur un serveur en local, avec un système permettant de relier ces bases entre elles. Les clients n’avaient pas non plus la possibilité de payer leur inscription en ligne, faute de brique e-commerce.

C’est dans ce contexte que nous avons lancé un programme de transformation dénommé FP Cloud Solution. Nous avons commencé par centraliser la base client afin de pouvoir adresser l’ensemble de nos clients en mode omnicanal. Le but était de très vite offrir aux clients une expérience personnalisée, en améliorant leur connaissance. Pour la brique de gestion, nous avons choisi la solution cloud verticalisée Resamania du groupe Stadline, avec des développements spécifiques pour l’adapter à nos besoins. Nous continuons actuellement de la faire évoluer en mode agile, en fonction des demandes des métiers. L’une des promesses du groupe est l’accès libre à toutes nos salles. Auparavant, quand un adhérent badgeait dans un autre club que celui fréquenté habituellement, le gérant devait appeler ce dernier pour vérifier l’adhésion. Aujourd’hui, l’application de gestion des clubs affiche une fenêtre permettant de rechercher dans l’ensemble des clubs. Le temps nécessaire pour ces vérifications a été divisé par 4, apportant une grande réactivité aux gérants.

Nous nous sommes ensuite appuyés sur cette base client pour notre site e-commerce, développé sur mesure. Aujourd’hui, l’ensemble du processus de vente peut désormais se faire sur le Web, jusqu’à la signature du contrat. Le client n’a plus qu’à récupérer sa carte en arrivant dans le club. Une troisième brique de Knowledge Management s’appuie sur la plateforme Yext. Dans le contexte actuel, avec les fermetures et réouvertures de clubs, celle-ci nous permet de mettre à jour les horaires en un clic et de pousser cette information sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram…) Nous avons enfin déployé des bornes de vente autonomes équipées d’un dépileur de cartes RFID, d’un terminal de paiement électronique, d’une caméra et d’une imprimante thermique afin de faire les cartes. Ces bornes permettent de décharger les forces commerciales de ces tâches, le client peut acheter son abonnement en toute autonomie.

CIO : aujourd’hui, où en est le déploiement de la solution ?

M. Rahmoune : notre programme de transformation digitale a été découpé en deux lots. En effet, parmi nos clubs nous avons à la fois des succursales et des licenciés de marque, qui n’ont pas tout à fait les mêmes obligations.

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Aurélie Chandeze

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